Étape importante, j'ai entamé hier les tours de piste à St Cyr. Avec une certaine avance sur le programme et c'est tant mieux. Briefing au sol. On a commencé par une procédure face à l'ouest en piste 29 gauche, c'est à dire avec le château de Versailles dans le dos et l'A12 droit devant en bout de piste. Une nouveauté pour moi dans ce sens. Sortie par l'ouest, passage au dessus de l'appart. Un petit vol local vers Beynes pour reprendre les repères de la machine (et pour dire bonjour avec la radio aux copains vélivoles qui se préparaient à envoyer les planeurs en l'air par cette superbe journée d'octobre). Les sensations reviennent étonnamment bien malgré quelques mois d'absence dans le cockpit. C'est comme le vélo diront certains. On prend un pré au Sud de Thoiry comme terrain d'atterrissage imaginaire pour entamer un tour de piste fictif sans encombrer l'approche chargée de St Cyr. Pas mal d'informations mais on s'en sort. Gestion des volets, de la réchauffe carbu, de la pompe électrique et le trio vitesse-axe-plan comme en planeur, avec la gestion du moteur en plus. L'avantage c'est qu'il n'y a pas besoin de faire la radio avec la tour puisque je suis tout seul au milieu des champs. Remise de gaz à 300 ft. Direction l'entée Nord de l'approche de St Cyr pour attaquer le sérieux.
Les tours de piste permettent de travailler la boucle décollage, vent arrière, étape de base, atterrissage. Ces phases de vol nécessitent quelques automatismes car elles représentent une grosse charge de travail pour le pilote. On enchaînent donc 5 "touch and go" en 29G, au milieu d'un trafic important bien qu'entre midi. Approche pas évidente puisque non conventionnelle de par l'environnement: le château de Versailles et la Lanterne nous empêchent de faire un boucle standard. Toucher des roues, remise de gaz et redécollage dans la foulée. Du bon et du moins bon : bons cafouillages dans les échanges radio, overshoot de l'axe de piste systématique, tendance à arrondir un peu tard et à avoir un plan un peu fort (des défauts de vélivole parait il). Bref, rien de bien grave, c'est pas la boucle parfaite certes, mais l'instructeur est satisfait puisque j'en suis à 3h30 de vol. Il attaque d'habitude cet exercice entre 10 et 15h00 de vol pour les élèves novices. Vient ensuite une API (approche interrompue), procédure particulière nécessitant une remise de gaz lors de la finale pour une raison quelconque. Un aterro complet pour finir, dernières 20 min de vol intenses. Pas trop le temps de profiter du payasage pourtant sympa.
Il est temps d'avitailler pour le prochain qui prendra l'avion. C'est que ça consomme ces petites bêtes là, on est loin du bonus éco. A la fin du plein, l'instructeur repart au club à pied (bizaremment) et me lâche un: "ramène l'avion au parking". "C'est à dire, tout seul ?" "Bah oui tout seul". Bon bah voilà, c'est pas mon premier vol solo mais mon premier roulage tout seul. Chaque chose en son temps. Me voilà tout seul dans le cockpit. Check list démarrage moteur. Je contacte la tour comme un grand pour autorisation roulage parking. Et zouh, me voilà tout seul dans mon DR400 sur le taxiway de St Cyr comme si je rentrais d'un petit vol en Normandie... Manoeuvre au parking, check list arrêt moteur. La suite au prochain vol.