mercredi 12 septembre 2007

Et le Mont Blanc glissa sous l'aile gauche

Petit post de retour du séjour sicilien sur lequel je reviendrai ultérieurement. Je vais commencer par la toute fin du séjour, le vol de retour, original. Je pense que je ne prends définitivement pas l'avion comme vous prenez l'avion. Vous prenez l'avion comme vous feriez un trajet en bus, avec une légère appréhension peut être en plus. Je comprends très bien. Mais il en va tout autrement pour moi. Les vacances commencent pour moi à l'embarquement. J'entends par là que ma passion pour l'aviation en générale, et pour le pilotage en particulier, implique que je prends l'avion comme un grand enfant, avec toujours autant d'émerveillement devant ce spectacle. Et ceci depuis mon tout premier vol. Évidemment impossible de dormir en avion, non pas à cause d'une quelconque trouille mais je suis sans arrêt en train de guetter des détails durant le vol, notamment à travers le hublot. Cette maladie commence bien avant le vol puisque grâce au simulateur de vol, je me régale à découvrir l'environnement de l'aéroport d'arrivée par exemple. Je reconnais les axes de piste à l'avance et je m'amuse à reconnaître à l'avance l'approche faite pour l'atterrissage. Je comprends encore mieux tous les rouages d'un vol depuis que je pratiques à mon échelle, où les procédures fondamentales restent les mêmes.


Mon autre petit plaisir est de rendre visite aux PNT (personnel navigant technique), autrement dit aux pilotes. Mon brevet de pilote m'aide largement pour ça. Le premier "cockpiston" comme on appelle ça avait plus que bien marché puisque j'avais fait l'intégralité du vol Paris Figari (Corse) dans le cockpit, décollage et aterro compris. Et un aterro ou un décollage vu de face dans le poste de pilotage sur un Airbus A320, ça laisse un souvenir monstrueux même pour un non passionné je vous assure.

J'ai donc réitéré la chose sur le Palerme - Paris en passant 45min de croisière sur un vol de 2h00 dans le poste à discuter aéro avec les membres d'équipage. On a parlé des bons résultats de la nouvelle compagnie Transavia (low cost Air France - KLM), de l'ouverture de nouvelles lignes mais aussi de pilotage pur, navigation aérienne... J'ai ainsi appris que le survol des Alpes nécessitait des procédures spécifiques en cas d'arrêt moteur ou dépressurisation sur bimoteur tel que le B737-800. J'ai eu confirmation que la piste de Palerme était trés bombée (chose que j'avais remarqué avant l'alignement, quand je vous parlais de détails...) et que ça provoquait de belles surprises à l'aterro, qui plus est avec les vents rabattants de la falaise toute proche. On a aussi abordé la fermeture de l'aéroport de Catane suite à l'éruption de l'Etna et j'ai eu accès aux procédures d'approche spécifiques en cas de nuage de cendres. Tout un programme et des détails croustillants totalement ignorés de l'ensemble des passagers qui dorment ou lisent l'Equipe. J'apprends aussi que ce type d'appareil peut se poser et même freiner sur la piste entièrement en pilotage automatique. Épatant. Je me mets à reconnaître les 2/3 des commandes du cockpit, je reconnais le cap, la vitesse, l'altitude, le régime moteur sans avoir à demander. Nous allons brûler 6500 kg de kérosène pour ce vol, à raison de 60L/min pour les 2 moteurs.



Nous sommes à 38 000 pieds au dessus de la plaine du Po, nous venons de remonter la cote Ouest italienne en faisant une verticale Ile d'Elbe, à 9h00 Nice et la cote d'Azur, à 3h00 l'Adriatique et le pilote automatique met le cap sur Aoste, le croissant des Alpes s'étend majestueusement devant nous. "Le plus beau bureau du monde" disaient certains, j'en suis convaincu. Un sommet se dessine au dessus des autres. Nous allons quasiment faire une verticale Mont Blanc. Et quelques minutes après, le Mont Blanc glissa doucement sous l'aile gauche...



Certains comprendront j'en suis sûr, d'autres me prendront pour un dingue mais c'est ainsi, j'adore ça et voler est à mes yeux une des plus belles "invention" de l'Homme, même si nous sommes d'accord, l'Homme n'a pas inventé grand chose dans cette histoire...

3 commentaires:

Nutz a dit…

Ca doit être terrible d'être dans le cockpit !
Par contre, si tu as quelque chose contre les mecs qui lisent L'équipe, je vais te mettre un bourre-pif !

Gillou a dit…

Faut demander pour y faire un saut. C'est la loterie, des fois ça passe des fois non...
J'ai cité l'Equipe comme j'aurais pu citer Le Monde mais je suis rentré avec Jéré je te le rappelles!

Mathieu a dit…

wouah la grosse claque !

bon j'ose meme pas essayer de m'intéresser a ca sinon ca risque de faire comme la plongée...