lundi 5 novembre 2007

Happy 50 dives

De retour de long week end plongée. 4 jours avec le club parisien à roder entre les Îles de Porquerolles et Port Cros. 7 plongées envoyées dans une très bonne ambiance dont une qui marque à vie tout plongeur : le Donator (voir lien pour récit et photos!) : spot dont j'entendais parler depuis des années, parmi les plus belles épaves de Méditerranée...

Récit d'une profonde exceptionnelle. Un beau matin de Novembre, temps magnifique, le bateau s'accroche au dessous du Donator. Le cargo de 78m de long est là sous nos pieds. Il faut être minimum N2 pour descendre, la plongée est délicate : l'épave repose par 50m de fond, possibilité de visibilité réduite et fort courant au fond. Temps maxi sur site : 15 min, pas une de plus. Mi pression à 110 bar et réserve à 80 au lieu de 100 et 50 sur une plongée classique. Le décor est planté. Pour le russe et moi-même, c'est notre première réelle profonde et en même temps notre première réelle épave.

On se lance. Descente au mouillage dans le bleu. L'épave n'est pas visible. La descente en pleine eau n'en finit pas : je regarde l'ordi : 24m, encore autant à descendre, monstrueux. Soudain dans le bleu profond, une forme sombre se dessine, puis la structure devient plus précise au travers du masque. Enfin le cargo se dessine sous nos yeux ébahis par le spectacle. Bonne surprise : visibilité exceptionnelle et courant inexistant. Plutôt rare sur cette plongée réputée difficile. Nous arrivons sur l'avant du navire, là même où la mine est venue frapper la coque du navire en 1945, tuant 3 marins dans le naufrage. L'ambiance du décor est indescriptible. Pas le temps de rêvasser, les minutes sont comptées : on commence notre balade au dessus du pont. Vision hors du temps, minutes intenses. On entre dans les cales béantes avec le phare, dérangeant le paisible mérou qui s'y reposait bien tranquille. On arrive à l'arrière et on se prend à tourner la barre du capitaine encore debout. Il est grand temps de retourner à l'avant pour entamer la remontée. La remontée est elle aussi longue, en se retournant, le bâtiment disparaît peu à peu du champ de vision. Palier de 10 min impératif pour 15 min de plongée effective. On se rend compte du coût de la minute supplémentaire au fond. A cette profondeur, l'ordi charge trés vite. De nouveau en surface avec une joie immense. Content d'avoir passé les brevets successifs pour accéder à des sites d'exception tel que celui là. Avec cette petite fierté d'avoir cette épave dans son tableau de chasse de plongeur et l'envie inavouée d'y retourner un jour...

Nous remettrons ça 2 jours plus tard avec le Grec ou Sagona (voir lien pour récit et photos!) , le petit frère du Donator, coulé dans les mêmes conditions à quelques centaines de mètres de là. Encore une plongée d'exception sur 45m, le stress de la 1ere profonde en moins. Un plaisir immense. Un dernier coup de coeur sur le site non moins célèbre de la Gabinière Tombant Est, réserve naturelle peuplée d'une vie comme je n'avais jamais vu en Méditerranée. Barracudas, mérous, murènes en pagaille, splendide. La région vaut réellement le détour.

Je sais enfin ce qu'est une vraie épave, avec toute l'histoire qui l'entoure. Passionnant. J'apprendrai pendant le we que l'on a eu une chance exceptionnelle de faire le Grec et le Donator sur un week end, les conditions le permettent rarement. Certains étaient déjà venu à 3 occasions sans jamais pouvoir descendre sur ces épaves... J'ai aussi beaucoup appris sur la manière de conduire une plongée à 45m, foncièrement différente d'une plongée à 20m. Très formateur et rassurant pour la préparation du N3. Maintenant on va aller le chercher ce N3. RDV en Corse. La dernière plongée du séjour marque aussi ma 50e plongée, un seuil particulier dans la vie d'un plongeur et dignement fêté dans le bus au retour... Happy 50 dives.

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